Un bouchon se définit comme étant l’accumulation de véhicules progressant à une allure très lente et par bonds, sur une ou plusieurs files continues et sur une distance d’au moins 500 mètres.
Les bouchons se quantifient en volume d’encombrement et s’expriment en heures.kilomètres (HKM). Le volume est calculé ainsi : produit de la durée du bouchon (exprimé en heures) par la longueur moyenne (exprimée en km) ramenée à une file.
Exemple :
09h30 2 km sur 2 files soit 4 km sur 1 file,
10h30 1 km sur 2 files soit 2 km sur 1 file,
13h30 fin du bouchon.
Ainsi, le volume est de : (4 km x 1h) + (2 km x 3h) = 10 h.km
- Cette mesure du bouchon est peu significative pour les usagers. Elle représente en fait un nombre global d’heures perdues par des véhicules qui ont été pénalisés par les encombrements. Ainsi les 10 h.km de l’exemple représentent environ 500 véhicules ralentis une heure (ou bien 250 véhicules ralentis 2h).
- Une analyse plus fine devrait intégrer le taux de remplissage des véhicules qui est différent selon les périodes (plus d’usagers seuls dans leur voiture durant les pointes quotidiennes des grandes agglomérations, et plus de familles bloquées sur les routes des vacances d’hiver et d’été). Le nombre d’heures perdues serait donc à majorer pour les bouchons des jours de grands flux migratoires, puisque les véhicules sont plus remplis. Mais les outils de mesure automatiques ne permettent pas aujourd’hui de déterminer le nombre d’occupants des véhicules. Ce n’est que dans des études à caractère socio-économique que ce paramètre (connu statistiquement) peut être pris en compte. Les exploitants des réseaux routiers mesurent donc leurs bouchons en heures.kilomètres.
- Par ailleurs, le bouchon ne sera pas ressenti de la même façon par tous ceux qui le traverseront, car dans les moments de sa formation ou de sa résorption, les temps perdus seront plus cours qu’au cœur même de la perturbation. En outre, la demande de trafic (donc la file d’attente) fluctue. Schématiquement, dans l’exemple précédent, en supposant que la vitesse de « traversée du bouchon » soit stable, le temps de traversée était deux fois plus long la première heure (longueur de file deux fois plus longue) que les trois heures suivantes, bien qu’il s’agisse pour l’exploitant routier du seul et même bouchon.
- Une autre incompréhension entre les usagers et l’exploitant routier résulte du fait qu’on ne peut véritablement mesurer un bouchon que lorsque celui-ci est terminé, afin de déterminer son volume global en h.km. Aussi Bison Futé utilise t-il également la notion de cumul d’encombrements qui est plus perceptible par les usagers : il s’agit de répondre à la question : quel linéaire de routes est actuellement encombré, ou quel a été l’encombrement maximum du réseau routier de la journée ?. On additionne alors tous les linéaires simultanés des bouchons (pour l’exemple plus haut le bouchon est de 2km de 9h30 à 10h30 puis de 1 km de 10h30 à 13h30).
- Ce cumul d’encombrements, exprimé en kilomètres, a pour principal défaut de mélanger des événements d’importance différente, car les autoroutes et voies express ont généralement plus de files de circulation que les routes ordinaires ; mais il représente assez bien « la photo instantanée » de la journée, et les seuils de Bison Futé sont recalés sur les pics d’encombrement de la journée pour la France entière :
- inférieur à 150 kilomètres = on reste dans le vert ;
- de 150 à 350 kilomètres = on passe à l’orange ;
- de 350 à 600 kilomètres = on vire au rouge ;
- plus de 600 kilomètres = le noir est atteint.
- Le dernier record absolu d’encombrements a été atteint le mercredi 24 mai 2017, veille de l’Ascension, avec 1 068 km de bouchons cumulés, enregistrés à 18h30, ce qui correspond à la liaison Lille-Marseille totalement embouteillées.